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tiennent à un tarif de famine, ce qui oblige l’ouvrière à chercher des ressources supplémentaires. Chez d’autres, c’est la révolte contre la vie de bête de somme qui les condamne à écouler leur vie, leur jeunesse à la fabrique, rivées sur une tâche monotone. D’autres encore, aux goûts plus raffinés, s’indignent à la pensée de devenir la compagne-esclave du déshérité de leur classe qu’elles ne connaissent que trop bien et qui leur apparaît généralement sous l’aspect d’un individu aux allures et au langage grossiers, mal soigné de sa personne, puant le tabac et l’alcool. Elles se disent que dans le nombre d’hommes divers qu’elles connaîtront, elles pourront rencontrer le riche entreteneur qui les fera entrer dans une vie nouvelle.

La prostitution a, d’ailleurs, son aristocratie et sa plèbe : elle présente le reflet d’une société où tout est hiérarchie et hypocrisie, et l’on voit, dans les pays où subsiste la police des mœurs, le même agent brutaliser la pauvre racoleuse du trottoir et s’incliner devant la courtisane de haute marque qui exerce exactement le même métier, mais se fait payer plus cher.