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déterminer d’une façon absolue. Toutefois, il apparaît certain que la misère et les causes passionnelles entrent pour une part beaucoup plus grande que les tares ataviques dans la criminalité. Il y a des êtres fatalement poussés vers le meurtre par suite de lésions ou déformations cérébrales, ceci est incontestable : la marquise de Brinvilliers, parricide, infanticide, calomniatrice, incendiaire ; Gabrielle Bompard, prostituée, escroqueuse, calomniatrice, homicide ; Vacher, violateur, assassin, fou mystique, sont des exemples de cette catégorie. Si monstrueux puissent-ils apparaître, ils ne relèvent que de la pathologie.

Il n’est donc pas possible de contester que les malades, alcooliques, épileptiques, syphilitiques, tuberculeux, engendrent fatalement des malades, reconnaissables à de trop évidents stigmates de dégénérescence : ce serait nier l’évidence même. Il faut seulement que de ces tares, créées chez les ascendants par le milieu et perpétuées chez les descendants par l’atavisme en s’aggravant le plus souvent avec le temps, les privilégiés ne viennent pas arguer en condamnant le prolétariat, au nom d’une infériorité physique et morale, à l’asservissement perpétuel. Lombroso et ses émules qui voient les fatalités ataviques, oublient par trop l’influence du milieu.

« La future voleuse, écrit Mme Tarnowsky parlant des déshéritées russes, grandit sans apprendre à travailler et est livrée dans son désœuvrement à toutes les séductions de la rue. Elle a souvent froid et faim ; au logis, pas de feu, pas de pain et souvent