Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aliénés lorsqu’ils se contentent de penser autrement que la masse des humains. Pour lui, Louise Michel est une folle mattoïde.

Il est heureux que les savants n’aient pas, comme le rêvait Auguste Comte, le gouvernement exclusif de l’humanité, car avec l’esprit dogmatique naissant naturellement chez celui qui se croit supérieur aux autres, leur sophicratie deviendrait peu à peu une théocratie, leur science dégénérerait en religion. C’est, d’ailleurs, ainsi que se sont formées primitivement les religions : elles étaient la science de leur époque.

La science, à l’exception des mathématiques, est soumise aux fluctuations des temps et des milieux. Sans parler de l’histoire, qui n’est encore qu’un roman, du droit, science conventionnelle et desséchante aussi baroque que la théologie, combien d’absurdités n’ont pas été érigées en dogmes intangibles, au nom de la philosophie, de la physique, de la chimie, de la zoologie ! Le spiritualisme, le libre arbitre, l’horreur du vide, l’existence de deux fluides électriques, d’un fluide calorique, d’un fluide lumineux, d’un fluide magnétique, celle de corps simples, la permanence d’état de l’oxygène, de l’hydrogène, etc., tout cela a été enseigné solennellement, et le chercheur qui se permettait de douter était conspué par les savants officiels presque aussi implacablement que l’était par un concile l’hérétique refusant d’admettre le dogme de l’Immaculée Conception ou celui de l’infaillibilité papale.

Sous peine de se dessécher et se rétrécir à l’instar des religions en un ensemble de dogmes proclamés