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retardataire et apathique, Dallemagne se hâte d’ajouter : « Jusqu’au moment où un accord librement consenti aura remanié les bases du droit de posséder, tout attentat contre la propriété constitue une tentative criminelle, au nom de quelque théorie qu’elle s’effectue ».

Comme il est douteux que les capitalistes consentent jamais à un « accord » rendant à la masse la propriété qu’ils détiennent, les bases du droit de posséder ne seraient jamais remaniées. Mais l’enchaînement des faits, l’évolution sociale, amèneront les prolétaires organisés à déposséder les privilégiés sans plus leur demander leur consentement que les bourgeois ne demandèrent le leur aux nobles propriétaires de l’ancien régime pour les déposséder et vendre leurs terres sous l’appellation de « biens nationaux ».

Dallemagne déclare encore : « Le respect des lois, même dans ce qu’elles ont de contestable, est aussi une condition de stabilité sociale. Les lois ne sont jamais que des à peu près. Et pour cette raison aucun code ne doit prétendre à l’inamovibilité. Il faut, dans ce domaine, laisser la place aux remaniements. Il est même nécessaire d’ériger en mécanisme gouvernemental cette garantie du perfectionnement de nos institutions. Mais par le fait même que les lois sont et restent l’œuvre commune, sans cesse remaniée et sans cesse consentie, il est indispensable de les entourer de toutes les garanties de respect et d’intégrité. L’obéissance à la loi est donc forcément une sorte de crité-