Page:Malato - La Grande Grève.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.

époux. Ceux-ci environnés d’une atmosphère d’encens, de fleurs et de musique, couvés par tous les regards d’admiration ou d’envie, s’avancèrent à l’autel comme dans une apothéose.

Et c’était une apothéose, en effet, l’apothéose du capital omnipotent, qui a remplacé les rois et les dieux, du capital qui trône, domine, écrase et que nulle révolte n’a jusqu’ici pu renverser. Ce n’était pas seulement sa nièce que Chamot donnait à des Gourdes : c’était sa souveraineté industrielle, ses actions représentatives de millions sués par le travail de misérables. Une fois de plus s’accomplissait, fêtée, glorifiée, l’union de l’aristocratie et du coffre-fort.

Le troupeau des esclaves, rentré sous la terre, y peinait, dompté pour longtemps, sans révolte, sans espoir ; les raisonneurs étaient surveillés ou chassés, les énergiques au bagne : l’ordre régnait !