se remettre du choc et de la surprise, il était enlevé par la nuque et jeté sans cérémonie à la porte avec la ponctuation finale d’un formidable coup de pied au derrière.
Le poing et le pied appartenaient à Panuel.
De tous ceux que connaissait le ménage Détras, le menuisier était incontestablement celui qui avait droit dans toute l’acception du terme au titre d’ami. Il avait été celui du père et, depuis de longues années, celui du fils ; Geneviève aussi le considérait comme un parent, une sorte de frère aîné pour son affection à toute épreuve et son esprit plein de justesse. Après lui seulement venaient de bons camarades comme Ronnot, Vilaud et quelques autres.
Comment, dans son angoisse mortelle, la femme du mineur n’avait-elle pas songé à faire appel à cette amitié chaude et avisée ? C’est ce que son trouble profond pouvait seul expliquer.
Panuel avait dormi, cette nuit-là, d’aussi bon cœur que les autres fois, sans se douter de la catastrophe qui frappait ses amis. Même il n’entendit pas la sonnerie de clairon ou, s’il l’entendit, ne la distingua pas d’un rêve.
Ce fut seulement à son réveil qu’il apprit les événements de la nuit. Il vit les soldats et, très alarmé pour ses amis, courut aux informations dans le voisinage. Alors il apprit quelques noms des arrêtés : Détras, Ronnot, Janteau, Vilaud. Sans plus tarder il se précipita chez Geneviève.
Il y était arrivé juste à temps pour délivrer la jeune femme du misérable qui, l’ayant à demi étouffée, allait finir par la violer.
Jusqu’alors Geneviève avait lutté ; mais, une fois débarrassée du prêtre, ses nerfs exaspérés se détendirent dans une réaction naturelle : une crise se produisit, que la fatigue et la faiblesse terminèrent bientôt par un évanouissement.
Panuel, très anxieux, lui prodigua tous les soins,