révoltée, tous deux se précipitèrent, plongeant dans la foule, avec ce cri : « Enfonçons la porte ! »
Les gardiens, en petit nombre, avaient fermé la grille d’entrée et consolidé intérieurement les portes par des barricades.
Mais, déjà, sous la poussée de la foule conduite par Galfe et Céleste, des barreaux étaient arrachés, et les assaillants s’en servaient comme de béliers pour battre la porte. L’ancien mineur, surtout, habitué à manier le pic, portait des coups furieux.
Soudain, un immense cri de : « Les gendarmes ! » éclata derrière eux, dans cette foule, qui, prise de panique, se dispersa en une fuite effrénée, tandis que le galop des chevaux résonnait sur le pavé et que, au bout de la place, apparaissait un escadron de cavaliers, sabre au clair.
Galfe et Céleste avaient été emportés malgré eux dans le remous de cette foule, vague irrésistible qui déferlait vers la rue de Tondou. En vain, cherchaient-ils à la ramener en avant : la peur des chevaux et des sabres glaçait les manifestants qui se contentaient de clamer leur exaspération.
— Ah ! lâches ! s’écria Galfe. Vous êtes faits pour la servitude !
Une perche, arme sans doute abandonnée par un manifestant, gisait à terre.
Céleste la saisit et, d’un mouvement spontané, se dépouillant de son fichu de laine, l’y fixa. Elle eut aussitôt un drapeau noir qu’elle brandit en s’écriant d’une voix éclatante : « Vive la révolution sociale ! Vive l’anar… »
Elle n’acheva pas ! Une décharge déchira l’air, balayant la place aussitôt emplie de gémissements et de râles : une compagnie de gendarmes subitement apparue du côté du Canal, venait de tirer.
Galfe et Céleste étaient tombés l’un sur l’autre, tous deux foudroyés, lui d’une balle au front, elle d’une balle au cœur. Ce front d’ouvrier qui était