furent-ils appelés à l’aide ; vainement Paryn s’informa-t-il auprès d’une foule de maires de petites communes. La même réponse fut donnée de partout :
— Nous ne connaissons pas de Céleste Narin.
Galfe pensa que peut-être elle avait dû changer de nom, car il repoussait l’idée qu’elle pouvait être morte ou l’avoir oublié. En outre, une intuition secrète lui disait qu’elle ne s’était pas éloignée du pays.
— S’il en est ainsi, lui dit le maire de Climy, elle apprendra votre retour et accourra vous rejoindre ou vous fera parvenir de ses nouvelles. Mais s’il n’en est pas ainsi, je vous le répète, armez-vous de courage et travaillez à vous créer une autre existence. Vos amis vous y aideront.
L’Union populaire, le journal de Paryn, consacra un article au retour de Galfe et mentionna ses efforts angoissés pour retrouver sa compagne perdue. Tous ceux qui eussent pu lui en donner des nouvelles ou lui fournir le moindre indice étaient invités à lui écrire à l’adresse du journal. D’autres feuilles avancées reproduisirent cette note.
Peine inutile. Céleste lisait peu les journaux ; elle n’eut pas connaissance du retour de celui auquel elle s’était donnée corps et âme, de celui qu’elle aimait comme au premier jour. En outre, vivant au Brisot sans autres relations que celles nécessitées par son travail, elle était pour tous Mlle Lucette Rénois. Aucun de ceux qui avaient lu l’article concernant Galfe ne soupçonna donc un seul instant que cette jeune femme, sérieuse et solitaire, à qui on ne connaissait ni mari, ni amant, ni ami, fût Céleste Narin, l’ancienne compagne du forçat.
Et cette situation se prolongea quelque temps encore après le retour de Galfe.
Celui-ci avait en vain multiplié ses recherches. Ses anciens camarades de Mersey, même ceux qui s’étaient assagis, domptés par le découragement et