replanté dans un sol nourricier après en avoir été violemment arraché.
Mais c’était surtout Céleste qui pouvait le guérir. Il était assoiffé d’elle comme le voyageur se traînant fiévreux dans le désert est assoiffé de la source qui lui rendra la vie.
— Savez-vous ce que ma compagne est devenue ? avait-il demandé à Paryn aussitôt après les premières paroles échangées.
— Non. Mais vous êtes jeune, vous avez encore l’avenir devant vous. Courage ! Vous vous referez une nouvelle vie.
Galfe secoua tristement la tête.
— Il faut que je la retrouve ou que je sache ce qu’elle est devenue, dit-il. Le reste m’importe peu.
Il parlait gravement, d’un ton qui dénotait une invincible résolution. Il fût même parti sur l’heure pour Mersey afin de commencer sa recherche si Paryn ne l’eût convaincu que mieux valait faire demander les renseignements par voie administrative. Et sans retard, en présence de Galfe, Paryn téléphona à la mairie de Mersey :
— Sait-on ce qu’est devenue Céleste Narin, la jeune femme qui, en 1882, vivait au bois de Paillan avec le mineur Galfe, condamné par la cour d’assises de Chôlon ?
La réponse vint, inexorable :
— Céleste Narin a quitté la commune au lendemain de la condamnation de son amant et n’y a jamais reparu.
Galfe s’attendait à semblable réponse, cependant il blêmit.
— Vous voyez, lui dit doucement Paryn. Oubliez.
— Non, fit Galfe. Ce n’est pas possible.
Il consentit cependant à différer son départ de Môcon jusqu’au surlendemain, ce délai devant être employé à se renseigner.
Vainement le téléphone, le télégraphe et la poste