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Détras n’eut plus qu’à entretenir ce feu en y jetant des branches. Puis, à l’instar des Canaques, il chercha un niaouli, arbre à l’écorce épaisse et molle, semblable à des peaux superposées, et qui peut brûler lentement pendant des jours avant de se consumer. Avant l’universalisation des boîtes d’allumettes, le niaouli servait aux indigènes de garde-feu.

Maintenant, la situation du fugitif se trouvait bien améliorée. Tout d’abord, il était à même de conserver la viande bien mieux que par la simple exposition au soleil. Puis, une fois cette besogne terminée, la venaison empaquetée dans de larges feuilles et cachée dans un trou, Détras, s’armant d’une branche résineuse enflammée comme d’une torche, put procéder à l’exploration de la grotte.

Cette reconnaissance ne laissa pas d’être d’abord très difficile. Vu le peu de hauteur de la paroi, l’évadé était forcé de ramper dans cette excavation au premier abord peu spacieuse. Pourtant, en tâtant les roches, là où disparaissait la source, il sentit deux de ces roches s’ébranler sous la main. Un instant après, il avait dégagé l’ouverture d’un boyau assez irrégulier, qui s’enfonçait obliquement dans les entrailles du sol.

Cela paraissait un admirable abri. Détras revint sur ses pas se munir d’une provision de branches résineuses, car l’exploration pouvait durer longtemps. Puis, il reprit son voyage, d’abord pénible, insensiblement plus aisé : en effet, la hauteur et la largeur de cette étrange galerie augmentait peu à peu. Au bout de dix minutes, le voyageur cheminait dans un souterrain d’une hauteur et d’une largeur moyenne de deux mètres, dont les parois schisteuses, pailletées de mica, brillaient féeriquement à la lueur de la torche.

Il serait trop long de suivre Détras dans les détails de son exploration. Celle-ci, au bout d’environ trois quarts d’heure, se termina de la façon la plus inat-