gnez, est le premier jalon sur la route de la députation et augmentera vos chances d’être élu.
— Je le crois aussi, mais trois ans de stage, dans ces fonctions fastidieuses me semblent suffisants. Dans six mois je me présenterai.
— À la bonne heure !
— Et si le suffrage universel daigne m’agréer…
La baronne eut un nouvel accès d’hilarité.
— Le suffrage universel, ricana-t-elle, quelle bonne plaisanterie ! Avec de l’argent et des journaux on le fait parler comme on veut.
— Pas toujours, mais souvent. Donc, je me présenterai, je serai élu et, après trois ans de stage dans ce purgatoire, je tâcherai d’entrer dans le paradis législatif.
— Qui pourrait vous en empêcher ? Quel concurrent assez riche ou assez populaire pour l’emporter sur vous ?
— Un concurrent dans cette circonscription, je ne dis pas, mais…
Et après avoir jeté ces mots, des Gourdes eut soudain une expression soucieuse, comme si lui fût apparue la figure de l’adversaire qu’il craignait.
La baronne lut dans la physionomie de son mari par cette sorte de magnétisme qui fait que deux personnes vivant ensemble se transmettent sans parler, la pensée l’un de l’autre.
— Paryn ! murmura-t-elle. Eh bien, écrasez-le : il s’est déjà révélé notre ennemi. Cela doit suffire. Ne perdez pas de temps et n’attendez pas qu’il soit devenu quelque chose.
Ainsi s’annonçait la lutte entre les deux hommes, lutte acharnée, bien que vivant dans des circonscriptions différentes, ils ne dussent pas être opposés l’un à l’autre comme concurrents. Mais bien plus que la rivalité personnelle, c’était celle des partis irréconciliablement ennemis, qu’ils incarnaient, dont ils