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qu’il alternait avec le récit de ses campagnes au Mexique. Quand, le second jour, dans l’après-midi, nous mouillâmes devant Canala, il recommençait pour la dixième fois, l’histoire de la « bataille » de Tempico.




CHAPITRE VI.


EN ROUTE POUR HOUAÏLOU.


La rade de Canala, belle et grande, est abritée, du côté de la terre, par des montagnes qui s’avancent dans la mer presque en hémicycle. Une rivière l’emplit dans toute sa largeur, fleuve à son embouchure, ruisseau marécageux en amont. Devant nous, s’étendaient des collines verdoyantes, où apparaissaient clair-semées, des habitations européennes.

Là, nous devions quitter le Seudre, qui n’allait pas à Houaïlou. Après des adieux humectés non de larmes, mais de vieux tafia, nous prîmes congé, Simonin et moi, des maîtres d’équipage pour remonter en canot la rivière de Canala. Au bout de trois quarts d’heure de navigation entre les palétuviers et les roseaux, nous atterrîmes près d’un store[1], dont les patrons vinrent aussitôt nous offrir leurs services.

L’habitation, assez spacieuse, était construite en torchis avec vérandah. À l’intérieur, devant un comptoir, des hommes grossièrement habillés buvaient et fumaient.


  1. Magasin.