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aux besoins modernes, que partout, les spécialistes se livrent à d’ardentes recherches et qu’on est à veille de trouver mieux. L’éclairage à l’huile, jamais !

Il fut criblé d’applaudissements, et la commune demeura dans l’obscurité.

Quelques années après, le gaz avait, en effet, remplacé le combustible liquide : les édiles de la localité s’applaudissaient d’avoir si bien résisté aux objurgations du réactionnaire.

Celui-ci, cependant, ne craignit pas, un jour, de proposer le vote d’un crédit, permettant de s’éclairer au gaz comme dans les autres villes.

Les administrateurs communaux se regardèrent avec stupeur. Quoi ! cet incorrigible n’avait pas profité de la leçon des événements. S’éclairer au gaz, maintenant comme tout le monde : comme si le gaz était le dernier mot du progrès !

Le retardataire fut conspué d’importance et, comme on s’était passé de l’huile rétrograde, on se passa du gaz opportuniste.

Le temps s’écoula, amenant de nouveaux progrès : l’électricité, à son tour, détrôna le gaz.

— Eh bien, se disaient fièrement les conseillers, n’avons-nous pas eu raison de tenir bon ? Que de frais évités pour l’installation d’appareils que nous serions contraints de changer aujourd’hui, si nous avions eu la naïveté d’écouter ce ramolli !

Le « ramolli » osa pourtant demander l’éclairage à l’électricité ; mais, cette fois, on ne l’écouta même pas : on était fixé sur son état mental. S’il continue à siéger