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qu’il ne se trouvait pas un témoin à charge contre Matthieu, celui-ci fut condamné à cinq ans de prison.

Ah ! la magistrature !

Dans sa colère, l’anarchiste écrivit une lettre des plus vives à Quesnay de Beaurepaire, procureur de la république, et la meute des mouchards français le pourchassa de plus belle.

— « Quel est le nom de ce gentleman ? » me demanda un jour l’hôtesse du lodging, où servant de trucheman[sic] et de guide, je présentai l’ex-employé de madame Viard.

— Monsieur Quesnay, répondis-je vivement, pensant que ce nom magistral dérouterait le détective Houillier.

Peu après, cependant, nous acquîmes la certitude que Mathieu ne serait point extradé et il put travailler ouvertement dans la capitale. Malheureusement, la police française ne se tenant pas pour battue, l’attira dans une embuscade sur le continent. Arrêté dans son département natal et incriminé d’une foule de méfaits dont il démontra la fausseté, le malchanceux anarchiste fut en fin de compte, jugé contradictoirement pour l’affaire Viard et condamné à un an d’emprisonnement, les prêtres de la déesse « Lex » ne se déjugeant pas, surtout quand ils ont tort. Comme la première fois, la plaignante n’osa pas affronter les débats.

Les policiers anglais sont, quoi qu’on dise, très inférieurs en subtilité aux policiers français. Le Goron londonien, Melville, organisateur de faux complots, qui, à Wolesall, fit condamner aux travaux forcés quatre anarchistes, coupables simplement d’imprudence, échoua piteusement dans tous ses essais pour arrêter Mathieu, Schouppe et l’auteur de l’explosion Véry. Bien qu’on