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interrompre le moins du monde sa besogne. Et de la main, elle indiquait impérieusement le large à son rejeton qu’elle tenait sans aucun doute à élever dans les principes d’une morale austère.

Il n’est pas de bon ton, je le sais, de se vanter des faveurs octroyées par des dames, gratis ou non, mais j’ai cru remplir un devoir de reconnaissance en vouant à une immortalité plus ou moins solide le nom de cette brave femme, mon initiatrice à l’amour canaque. Elle avait deux filles très nubiles : l’une, Bouliac, apporta au surveillant de télégraphe qui vint me rejoindre, un cœur pas trop neuf et une jolie petite métisse procréée par un pilote ; l’autre Cahouane, grande et bonne fille peu farouche, me voua une amitié tout à fait désintéressée. De toute la famille, seul le jeune Piouk échappa au télégraphe.




CHAPITRE X.


ÉTUDES LOCALES.


Au bout d’un mois et demi de séjour à Oubatche j’eus une surprise bien agréable : mon père et ma mère vinrent m’y rejoindre. Ils avaient cru pouvoir sans bassesse demander cette unique faveur, que le chef de la colonie leur accorda immédiatement.

Ils arrivaient par un steamer, en même temps que le sous-lieutenant Blanchard, destiné à remplacer de Beau-