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Ainsi, après avoir dit que « l’anarchie est une conception de l’univers basée sur l’interprétation mécanique des phénomènes qui embrasse toute la nature y compris la vie des sociétés » (j’avoue que je n’ai jamais réussi à comprendre ce que cela peut signifier), Kropotkine oubliait, comme si de rien n’était, sa conception mécanique, et se lançait dans la lutte avec l’entrain, l’enthousiasme et la confiance de quelqu’un qui croit dans l’efficacité de sa volonté et espère de pouvoir par son activité obtenir ou contribuer à obtenir ce qu’il désire.




En réalité, l’anarchisme et le communisme de Kropotkine, avant d’être une question de raisonnement, étaient un effet de sa sensibilité. En lui le cœur parlait d’abord, et ensuite venait le raisonnement pour justifier et renforcer les impulsions du cœur.

Ce qui constituait le fond de son caractère était l’amour des hommes, la sympathie pour les pauvres et les opprimés. Il souffrait réellement des maux d’autrui, et l’injustice, même si elle le favorisait, était insupportable à son esprit.