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doit conduire au triomphe total du principe de solidarité, par la voie de la libre association.

Si on considère les choses ainsi, on voit que tous les problèmes qui sont mis en avant pour combattre les idées anarchistes apportent, au contraire, des arguments en faveur de l’anarchie, parce que c’est l’anarchie seule qui indique par quelle voie peuvent être trouvée expérimentalement les solutions qui répondent le mieux aux préceptes de la science et aux besoins et sentiments de tous.

Comment éduquera-t-on les enfants ? Nous ne le savons pas. Et après ? Les parents, les pédagogues et tous ceux qui s’intéressent au sort des nouvelles générations se réuniront, discuteront, seront d’accord ou d’avis très différents, et ils mettront en pratique les méthodes qu’ils croiront être les meilleures. Et, par la pratique, la méthode qui est effectivement la meilleure finira par triompher.

Et il en sera de même pour tous les problèmes qui se poseront.

Il résulte de tout ce que nous avons dit jusqu’ici que telle que l’entend le parti anarchiste — et elle ne peut être entendue autrement — l’anarchie est basée sur le socialisme. S’il n’y avait pas ces écoles socialistes qui scindent artificiellement l’unité naturelle de la question sociale et n’en prennent en considération qu’une partie séparée de l’ensemble ; s’il n’y avait pas toutes ces équivoques qui sont là pour tenter de rendre plus difficile la voie à la révolution sociale, nous pourrions même dire d’emblée que l’anarchie est synonyme de socialisme, les deux signifiant l’abolition de la domination et de l’exploitation de l’homme par l’homme, que cette domination et cette exploitation soient rendues possibles par la force des baïonnettes ou par l’accaparement des moyens d’existence.

Tout comme le socialisme, l’anarchie a pour base, pour point de départ l’égalité des conditions, qui est son milieu nécessaire ; son phare est la solidarité et sa méthode la liberté. Elle n’est pas la perfection ; elle n’est pas l’idéal absolu qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on s’en approche, comme l’horizon : elle est la voie ouverte à tous les progrès, à tous les perfectionnements, réalisés dans l’intérêt de tous.

L’anarchie est le seul mode de vie en commun qui laisse ouverte la voie pour atteindre le plus grand bien possible des hommes, car elle seule détruit toute classe