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chacun trouvera son intérêt dans l’intérêt de tous et sa plus grande satisfaction à faire le bien et à faire plaisir aux autres. Les sociétés et les congrès scientifiques, l’Association Internationale de Sauvetage, l’association de la Croix-Rouge, les sociétés géographiques, les organisations ouvrières, les corps de volontaires qui organisent rapidement les secours dans les grandes catastrophes publiques, voilà quelques exemples, entre des milliers d’autres, de cette puissance de l’esprit d’association, lequel se manifeste toujours lorsqu’il s’agit d’un besoin ou d’une passion réellement ressenti et que les moyens ne manquent pas. Si l’association volontaire ne recouvre pas le monde entier et si elle n’embrasse pas toutes les branches de l’activité matérielle et morale, c’est à cause des obstacles qu’y mettent les gouvernements, à cause des antagonismes que crée la propriété privée, à cause de cette impuissance et de cet avilissement auxquels l’accaparement des richesses par un petit nombre réduit la grande majorité des hommes.

Le gouvernement se charge, par exemple, du service des postes, des chemins de fer, etc. Mais en quoi aide-t-il réellement au bon fonctionnement de ces services ? Quand le peuple est mis en mesure d’en bénéficier et qu’il ressent le besoin des services en question, il pense à les organiser et les techniciens n’ont pas besoin d’un brevet du gouvernement pour se mettre au travail. Et plus le besoin est général et urgent, plus il y aura de volontaires pour s’en occuper. Si le peuple avait la possibilité de penser lui-même à la production et à l’alimentation, n’ayez aucune crainte !, il ne se laisserait pas mourir de faim en attendant qu’un gouvernement ait fait des lois là-dessus. S’il devait y avoir un gouvernement, là encore il serait tout simplement obligé d’attendre que le peuple ait tout organisé pour venir ensuite, avec ses lois, entériner et exploiter ce qui a déjà été fait. Il est démontré que le grand moteur de toutes les activités, c’est l’intérêt personnel : eh bien, quand l’intérêt de tous sera l’intérêt de chacun (et il le sera nécessairement si la propriété individuelle n’existe pas), tous agiront et ce qui se fait aujourd’hui bien que n’intéressant qu’un petit nombre se fera d’autant plus et d’autant mieux que tous seront concernés. Si bien qu’on a peine à comprendre pourquoi certains croient que le bon fonctionnement des services publics indispensables à la vie sociale sera mieux assuré s’il se fait sous les ordres d’un gouvernement, plutôt que directement par les travailleurs ayant, par libre choix personnel ou sur la base d’accords pris