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à le comprendre dans sa vente, à la condition formelle que, lui vivant, Dutens ne s’en dessaisirait ni ne le communiquerait, et n’en publierait pas les notes. Et, en effet, l’honnête ministre n’a fait connaître cette réfutation qu’après la mort du citoyen de Genève(2).

En 1769, Rousseau n’avait plus que des livres de botanique, il s’en fatiguait, et écrivait à Du Peyrou qu’il désirait se défaire de cette « collection considérable. » Nous ne savons s’il put, en effet, s’en débarrasser.

La cession faite par Rousseau, en pays étranger, de la totalité, ou à peu près, des livres de littérature, d’histoire et de philosophie qu’il avait réunis jusqu’à l’âge de cinquante-cinq ans, explique assez que rien ne soit plus rare que de rencontrer en France un volume provenant de sa bibliothèque et recommandé par sa signature.

Une bonne fortune de cette espèce fait époque dans la vie d’un bibliophile français ; elle est de celles dont il ne saurait se taire et qui lui rendent l’épanchement nécessaire et confiant.

Lorsque M. Tenant de Latour trouva l’Imitation de Jésus-Christ de Rousseau, avec son nom écrit au frontispice, à l’encre rouge, soulignée dans une grande partie du texte des trois premiers livres, avec un demi-verset traduit, et par-