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s’est vendu 305 fr. (no 18) dans la vente après décès de M. Tenant de Latour, faite en mai 1863 ; il appartient aujourd’hui au duc d’Aumale. L’article de la Revue de Paris, reproduit dans les Mémoires d’un bibliophile, tend à démontrer que la pervenche séchée entre les feuillets du livre est celle que Rousseau rencontra, en 1764, dans une promenade avec son ami Du Pêyrou, liv. VI des Confessions.

La pervenche passe pour la fleur de Rousseau ; nous avons lu cela, maintes fois, en simple prose, et une fois en vers, dans nous ne savons plus quel poëte :

Je cultive aux bords d’un ruisseau
La fleur de Nodier, l’ancholie,
Si chère à la mélancolie,
Et la pervenche de Rousseau.

Mais, au contraire, Rousseau, racontant sa promenade avec Du Peyrou, dit qu’il s’exclama en voyant de la pervenche, parce qu’elle lui rappela un souvenir des Charmettes, et qu’il n’en avait pas vu ou qu’il n’y avait « pas fait attention » depuis trente ans. Nous voilà loin d’une fleur de prédilection, même aussi loin que possible.

Cependant la pervenche restera la fleur de Rousseau ; la légende est courante, et comme nous disait un botaniste ingénu : « Quelle gloire pour cette charmante apocynée ! »

(4) Les Livres à autographes, par M. Auguste Decaïeu ; articles spirituels et substantiels publiés dans le Bibliophile français, t. VII ; réunis en brochure sous le titre : À travers les livres à autographes. Amiens, imp. II. Yvert, 1873, in-8.