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abréger ses jours, rassemblant, comme un autre, des souvenirs d’amitié et de confraternité littéraire pour consoler, et qui sait ? réjouir, peut-être, ces tristes années de la longue vie où c’est à peine s’il reste à l’homme assez de forces pour s’attacher au présent.

Nous ne croyons pas qu’aucun des quatre volumes de la bibliothèque de Rousseau aujourd’hui connus en France soit revenu d’Angleterre(9) Sans doute les uns et les autres auront été prêtés ou donnés par lui, comme nous l’avons vu pour l’exemplaire du Dictionnaire de musique, dont il fit cadeau à M. de Girardin. Notre recueil porte, au coin supérieur et intérieur de la carte, cette signature : Verdelin ; c’est celle de cette marquise de Verdelin, née d’Ars, qui demeura fidèle au philosophe tant qu’il le lui permit, et à qui il écrivait, en mars 1763 : « Il est bien constaté qu’il ne me reste que vous seule en France. Mme de Verdelin vit Rousseau, pour la dernière fois, à Motiers, en 1765, l’année même où il proposait à Marc-Michel Rey de lui vendre sa bibliothèque : peut-être alors fit-il don à cette amie unique » de ce recueil de souvenirs d’amitiés perdues.

Mme de Verdelin mourut chez le comte Alexis Leveneur, son gendre, en octobre 1810. Le livre