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fermes les plus perdues. Elle assistait aux moindres réunions dans les cafetons de village, ayant un mot aimable pour chacun, subtile, enveloppante, adroite, ne reculant pas devant un verre de vin cuit, une farandole ou une poignée de main. Elle paraissait si amoureuse d’Etienne Rulhière, si confiante en lui, si attachée à sa fortune, si fière d’être de moitié dans sa vie, de lui appartenir, le couvait avec des regards si imprégnés de joie et d’espoir, l’écoutait avec un si profond recueillement que ceux qui auraient hésité, se laissaient peu à peu dévier, empoigner, persuader, promettaient leurs votes à ce jeune médecin dont ils n’avaient jamais entendu parler jusque-là dans le pays.

Ç’avait été pour Jane Dardenne une véritable école buissonnière que cette tournée électorale, une exquise et imprévue équipée de vacances, et, comédienne