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LES PARISIENNES

voisins parviennent à dormir cette nuit, ils auront de la chance !

Dois-je tout raconter ? L’entrée burlesque de Stanislas en caleçon, si laid, si ridicule que la petite femme dont les yeux se fermaient déjà part d’un éclat de rire qui remplit toute la chambre, sans pouvoir se calmer, riant, riant, et de voir le nez de son mari s’allonger, et le malheureux se demander s’il doit battre en retraite ou rester. Drôle de commencement, n’est-ce pas, pour une nuit d’amour !

— Pardonnez-moi, dis-je enfin, c’est nerveux !

La bougie est soufflée. Je ne ris plus, plus du tout. Quoi, serait-ce cela, l’amour ? Un homme qui vous étouffe, qui vous blesse brutalement, et s’essouffle, et dit des mots bêtes, puis qui s’endort épuisé lorsque la petite femme, remise de son premier émoi, défaillante et surexcitée, serait prête à se donner encore, à chercher des sensations ignorées. Les voisins ont pu ronfler à leur aise. Les nouveaux mariés ne les ont pas longtemps dérangés. Et je me rappelle une lettre que