Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
LES PARISIENNES

loin avec vous… Je vous aime tant, Jeanne…

Jeanne songe, au milieu de ces déclarations forcées, que son beau-père est le plus ladre des beaux-pères, que ces excuses sont cousues de fil blanc et qu’elle leur réserve des tours de sa façon. Le silence enhardit-il M. de Tillenay ? Il se penche vers sa femme, et l’attire insensiblement dans ses bras. Et avant qu’elle ait eu le temps de dire non, d’écarter d’un geste les lèvres audacieuses, elle se sent baisée derrière la nuque, mais avec une telle maladresse, une telle timidité, que cela la trouble moins qu’une piqûre de mouche. Alors, il se croit obligé de marmotter tout bas dans l’oreille de la pauvre petite des phrases à double entente, de s’exaspérer contre la lenteur du train, de lui répéter, comme une antienne :

— Vous allez être enfin ma femme… ce sera si bon !

Impossible d’obtenir des détails plus précis. Monsieur ne sort pas de son : « ce sera si bon ! » et madame, qui est une curieuse, s’énerve dans son coin, attend la fameuse sur-