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DEUX AMIES

tremblante d’abord mais si heureuse après, si triste de quitter son amie à la première bouchée de la dînette. On n’avait pas trouvé notre absence trop longue, excepté maman qui allait et venait bouleversée, s’embrouillant dans ses phrases, n’osant pas abandonner ses invités, et questionnée par M. Moriceau, dont elle cherchait vainement à se délivrer. Une femme ne change pas de toilette comme cela en deux temps, trois mouvements, comme chantait Granier dans Madame le Diable, surtout lorsqu’il s’agit d’une toilette de voyage de noces. Puis le lunch avait occupé ces messieurs.

Les félicitations recommencèrent ainsi que les attendrissements de commande et les poignées de mains significatives qu’il ne faut pas avoir l’air de comprendre, et bonsoir la compagnie. Les dernières voitures traversèrent la cour avec un craquement de roues sur le sable. La comédie était jouée.

Stanislas s’occupa aussitôt du chargement des malles, se remuant beaucoup pour rien et traînant de pièce en pièce un horrible nécessaire trop neuf qui l’empêtrait dans tous ses