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LES PARISIENNES

sions que cela en épousant M. de Tillenay ? — Tu le sais mieux qu’une autre, n’est-ce pas ?

Cependant je ne m’imaginais pas qu’il fût possible de dégoûter plus promptement une petite femme du mariage et du mari, de paraître aussi encombrant, ennuyeux, terne et déplaisant que n’y est arrivé ce pauvre Stanislas. Si tous les hommes ressemblent à celui-là, mademoiselle, vous aurez bien raison de coiffer sainte Catherine et de vous contenter d’être adorée passionnément par votre petite Jeanne. Nous ferions un si joli ménage ensemble ! Rien que nous deux, comme dans nos vieux rêves du couvent, quelque part, n’importe où. Est-ce que nous serions les seules, et penserait-on à jeter des pierres par-dessus notre jardin ?

Mais je bavarde à tort et à travers, et je vois, d’ici, mon mignon méchant, votre front qui se rembrunit et votre bouche qui fait sa lippe d’enfant gâtée.

Commençons donc par le commencement et passons ce que vous savez, mademoiselle ; — l’escapade d’une petite mariée qui vous a donné son bouquet de fleurs d’oranger, un peu