Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
DEUX AMIES

Elle gouaillait avec une effronterie croissante. Cependant, quand elle vit la figure d’Iwan se décomposer et ses paupières gonflées de larmes retenues, elle ressentit, malgré elle, une pitié pour l’homme qu’elle flagellait ainsi et elle lui tendit sa petite main.

— Vous m’en voulez, mon ami ? s’écria-t-elle. Vous m’en voulez beaucoup, n’est-ce pas, de vous dire la vérité ? Mais aussi, quelle drôle d’idée de prendre mes fantaisies au sérieux et de ne pas vous contenter de ce qu’on vous a donné !

Le soleil était tout à fait couché. Le crépuscule humide enveloppait le jardin.

Eva s’échappa en courant par les allées.

— Au revoir dit-elle ; je n’aurai jamais le temps de m’habiller pour le dîner. Vous ne recommencerez plus, plus jamais, n’est-ce pas ?

M. Petrowski ne se consola pas d’abord. Sa droiture, froissée, se révoltait ainsi que son orgueil.

Puis, la scène terminée, — les premiers moments de souffrance passés, — il se réjouit, au