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LES PARISIENNES

allégua une migraine et n’y assista point.

M. Petrowski ne put la voir qu’au retour de cette partie, où il avait rongé impatiemment son frein.

Elle lisait au fond du jardin qui entourait la villa, sous une tonnelle de vigne vierge que perçaient comme des gouttelettes de sang les suprêmes rayons du soleil, qui se cachait au ras de l’horizon bleu. L’ombre des feuilles avivait sa pâleur. Et la jeune fille n’était qu’une tache blanche, onduleuse et vague, transparaissant sur ce treillage finement découpé comme une dentelle verte.

— Tiens ! vous voilà, Iwan ? dit-elle en refermant son livre.

Aucun trouble n’alanguissait sa voix, et elle reprit du même ton calme :

— Eh bien ? s’est-on beaucoup amusé, là-bas ? Racontez-moi ça, vite…

Elle lui fit une place auprès d’elle sur le banc. Iwan s’assit et essaya de lui prendre les mains. Mais elle le repoussa en riant d’un rire aigu et querelleur qui découvrait ses dents de jeune chien.