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LES PARISIENNES

falaises. Une odeur molle de jardins venait du village, où les fenêtres allumées découpaient des carrés de lumière.

La nuit s’étendait calme et tiède.

Le couple marchait à petits pas sur la terrasse déserte du Casino. Des flonflons d’orchestre coupaient la plainte rythmique des paquets de mer qui balayaient les galets de la plage. Le bras d’Eva pesait sur le bras du jeune homme. Elle le frôlait de sa hanche en marchant et frissonnait par instants dans sa toilette légère.

— Est-ce bien sûr que vous m’aimez tant que ça ? s’écria tout à coup Eva en riant d’un rire nerveux.

— Vous en doutez donc encore ? répondit Iwan en lui saisissant les mains, qu’il serra dans les siennes à les briser. Vous doutez de moi qui n’adore que vous au monde.

— Vraiment, fit-elle, que moi ?

Et elle pencha sa tête si près de ses lèvres qu’il déposa sur les cheveux blonds un baiser furtif.

Ils étaient arrivés au bout de la terrasse.