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LES PARISIENNES

épargnait tous les ennuis d’un prologue, les chuchotements derrière l’éventail, les billets glissés en valsant, les soirées de flirtation, — les hors-d’œuvre du dîner qu’elle voulait croquer à sa faim, tout de suite.

Et elle parut enfin remarquer l’adoration muette d’Iwan. Elle fut plus clémente, plus attentionnée pour lui.

Ils se rapprochèrent. Il l’accompagnait dans toutes ses promenades comme un caniche. Au Casino, elle lui confiait son éventail et sa mantille de dentelles. Il pénétrait dans sa vie.

Et elle l’encourageait, elle l’enhardissait par ses questions, ses abandonnements, sa coquetterie, ses entretiens qu’elle prolongeait à dessein, les instants de solitude à deux qu’elle lui accordait comme pour le forcer à s’emballer, — ne fût-ce qu’une fois — à vider son cœur, à lui donner le prétexte d’une scène passionnée où l’on se livre en fermant les yeux, où l’on semble obéir à une force surhumaine qui dompte les pudeurs premières.

Mais comme il ne se guérissait pas de sa timidité juvénile et n’osait se permettre à l’é-