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LES PARISIENNES

enlevait les unes après les autres les maîtresses entretenues par son mari.

Et, en la poussant, en surexcitant son imagination blasée, elle parvint à la mettre de moitié dans la partie, elle obtint ce qu’elle voulait. La baronne accepta, sans se faire prier, de chaperonner cette bande de gamines. Ce mode imprévu d’amusement lui plaisait.

On l’eût dit inspiré par quelque chapitre piquant des mémoires pimentés qu’un Don Juan anonyme a écrits le loup sur les yeux. Puis le secret exigé, le champ ouvert aux fantaisies extravagantes, l’inédite drôlerie de tout cela — et aussi l’attrait des cheveux blonds d’Eva — l’aguichaient, l’intéressaient au suprême degré.

Dès lors, elles ne s’occupèrent plus que de découvrir l’hôtel rêvé.

La baronne emmenait Eva dans son coupé et elles couraient les rues, — tout l’après-midi, — lisant les écriteaux et visitant les logis. On les prenait pour deux sœurs.

Généralement les prix élevés les épouvantaient. Elles hésitaient. Elles se consultaient