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DEUX AMIES

fures, — celle qui découvre la nuque et voile le front jusqu’aux cils comme d’une résille d’or !

Les Moïnoff s’installèrent luxueusement dans un hôtel de l’avenue des Champs-Élysées, dont le premier étage était occupé par la famille de Luxille, des gens très riches qui cousinaient avec tout le faubourg.

La marquise de Luxille traita d’abord de haut ses voisins, et ne les admit que peu à peu dans son intimité. Puis on ne se quitta plus, on fréquenta les uns chez les autres comme des parents qui ont loué la même maison.

L’amitié étroite de Jeanne et d’Eva resserrait ces liens d’aventure, habituait les deux familles à vivre d’une existence presque jumelle.

Et le marquis guidait complaisamment M. Wasili Moïnoff dans les bons endroits, le mettait de moitié dans ses escapades de vieux libertin, tandis que leurs femmes prenaient le thé en causant chiffons au coin du feu ou s’évaltonnaient au bal.