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IV

Eva Moïnoff fut renvoyée du couvent, comme une brebis galeuse, pour avoir tenu des propos inconvenants sur la sœur Marie-des-Anges, et prétendu publiquement que la surveillante cachait dans son livre de messe la photographie d’un officier de dragons, auquel elle écrivait chaque soir en cachette.

La supérieure ne voulut point revenir sur sa décision première, d’autant que cette élève l’inquiétait avec ses allures indociles, ses hanches de femme et ses yeux fouilleurs.

Jeanne eut une crise nerveuse à l’idée qu’elle allait rester toute seule, qu’on la séparait, qu’on la désenlaçait de son amie aimée. Elles pleurèrent ensemble, abattues par le