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LES PARISIENNES

roulait un liseré de la même nuance que la robe.

Que d’inutilités on apprenait là-dedans, de calembredaines historiques, de géographie et d’arithmétique, comme si une femme devait savoir que deux et deux font quatre et déchiffrer une autre carte que celle du Tendre ! Mais aussi quel apprentissage utile de la vie probable, que de choses qui se gravaient dans leur mémoire pour ne plus en sortir, qui les déniaisaient, qui les formaient. L’art difficile d’être Parisienne — Parisienne de Paris — qui ne commettra jamais une bévue, qui osera affirmer son opinion avec une crânerie drôlette au travers de toutes les discussions sans dire de trop grosses absurdités, qui saura s’habiller et se déshabiller de façon à être la plus jolie, la plus affriolante et la plus adulée.

Les élèves de Saint-Joachim avaient une sorte de marque de fabrique, — la marque des grands crus. On les reconnaissait dans le monde, et elles ne tardaient pas plus à trouver des maris qu’ensuite — bien vite — à avoir des amants.