Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/277

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IX

Mlle Moïnoff avait ressenti une déception pénible et un véritable chagrin, lorsque les adieux calmes de Mme Thiaucourt, la joie de Jacques et mille autres signes auxquels elle ne pouvait se tromper, lui eurent prouvé trop clairement qu’il ne fallait plus rien espérer de Luce, que la jeune femme, redevenue honnête, lui échappait, et que toutes les tentatives — ses lettres comme ses démarches — avorteraient contre une volonté désormais inébranlable. Elle pleura beaucoup, puis un apaisement se fit dans son esprit pour la première fois, elle s’épouvanta de l’avenir, elle eut conscience du vide dans lequel elle s’agitait inutilement, elle dépensait sa jeunesse. Que