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VIII

Suzette en eut bientôt assez. Elle avait une trop grande indépendance d’allures et de caractère pour s’accommoder de cette vie à deux qui supprimait l’imprévu de l’amour, la fantaisie ignorée du lendemain et le charme des rencontres, qui malgré ses délices, ses emportements finissait par être toujours la même chose, par lui rappeler le fameux pâté d’anguilles dont parle La Fontaine. Mme de Tillenay ne lui laissait aucun répit, l’intimidait, barrait la porte de l’hôtel à tous ceux et à toutes celles qui se présentaient. L’actrice était comme un oiseau en cage.

Sa protectrice l’asservissait insensiblement à sa volonté, en faisait son joujou. Elle