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V

Une vraie dînette d’amoureux devant un grand feu de bûches qui flambe et pétille dans la chambre tendue de peluche feuille-morte où personne ne les dérangera. Elles se sont déshabillées très vite en arrivant et elles ont des peignoirs pareils tout fanfreluchés de dentelles.

Quel joli cadre pour s’aimer, pour chercher le meilleur de la vie que cette pièce chaude où flotte une odeur de violette, où les glaces reflètent des groupes lascifs de Clodion, où le lit qu’enveloppent des draperies de vieilles étoffes pâles est large et bas comme un divan, où les pieds s’enfoncent dans une épaisse peau d’ours, où sur un guéridon japonais un souper