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LES PARISIENNES

M. de Guermandes qui leur avait demandé après le deuxième acte une place dans leur loge. Les potins méchants qu’il raconta de sa voix traînante augmentèrent encore la curiosité et la fièvre de Mme de Tillenay. Quoi ! cette gamine qui venait d’avoir son accessit au Conservatoire était aussi vicieuse, aussi faisandée que cela. La meilleure élève de Jane Darmont qui l’avait dressée à sa guise, qui lui avait acheté ce petit hôtel de la rue de Galilée, que les mauvaises langues appelaient gouailleusement : Le salon des refusés. C’était elle que Mme de Serquigny avait enlevée l’été dernier à Trouville, en chaise de poste comme au bon vieux temps, elle qui avait parié de se faire recevoir comme sous-maîtresse dans un lycée de jeunes filles et de débaucher toutes les élèves. On ne lui connaissait pas d’amant et encore moins de mari et cependant elle avait d’aussi beaux diamants que la baronne de Siblerstein et des steppeurs qu’elle conduisait chaque jour dans l’allée des Acacias et que Tom Hivers, le marchand de chevaux de l’avenue des Champs-Élysées, estimait soixante mille francs.