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DEUX AMIES

quelle voie dangereuse Mlle Moïnoff avait tenté de l’entraîner par tous les moyens et toutes les séductions. Elle lui apprit la conduite que menait Mme de Tillenay, la façon habile avec laquelle on l’avait entraînée et initiée aux choses dont auparavant elle ne savait pas le premier mot. Et comme elle le vit désespéré, assombri par ses révélations imprévues, elle arrêta là ses confidences repentantes et lui cacha le reste.

— Tu as bien failli perdre le cœur de ta petite femme, dit-elle seulement, mais il t’appartient encore et plus que jamais !

Alors il eut un élan de reconnaissance qui tortura la pauvre Luce plus que des reproches amers, plus que des paroles de haine et de colère et l’étreignant follement comme pour la reprendre, pour l’envelopper et la préserver tout entière des autres contacts, il lui dit :

— Oh ! oui, nous partirons et nous ne nous séparerons plus, c’est moi qui te le jure, ma chère, ma bien-aimée petite femme !