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LES PARISIENNES

quittais pas Paris. Oh ! ne nous quittons plus désormais, serrons-nous bien dans la vie, car il est trop dangereux, trop mauvais d’être séparé de ceux qu’on aime.

Elle répéta plus lentement :

— Nous ne nous séparerons plus, mon Jacques ?

— Je te le promets, mon amour, fit-il.

Il s’assit sur le lit, lui tenant toujours les mains qui brûlaient les siennes. Et Luce reprit d’un ton d’enfant gâtée qui ne souffre aucune objection :

— Écoute, dès que je serai mieux, dès que je pourrai seulement hasarder quelques pas à ton bras, je veux que nous quittions le château, que tu m’emmènes loin d’ici chez notre vieille cousine, où je me rétablirai tout de suite, rien qu’avec elle, toi et bébé. J’ai hâte de partir, de ne plus être mêlée à ce monde-là qui pervertirait un saint, qui a tout fait pour nous désunir à jamais.

Elle attira son visage plus près du sien, et si bas qu’il l’entendait à peine, elle lui confessa — mais sans tout lui dire cependant — dans