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LES PARISIENNES

doucement M. Thiaucourt et lui ayant pris les deux mains, l’attira contre son lit.

— Enfin te voilà, murmurait-elle d’une voix émue, embrasse-moi donc, embrasse-moi plus fort, cela me guérira plus vite que tous ces mauvais remèdes dont on me sature.

Elle lui mit ses bras autour du cou, et Jacques pleurait de joie en la couvrant de baisers.

— Jure-moi, continua-t-elle haletante, tant son cœur battait — que tu m’as toujours aimée comme tu m’aimes en ce moment, que tout ce qu’on me disait contre toi était faux — ô les vilaines gens qui mentaient, — que tu ne me trompais pas avec d’autres femmes…

— Te tromper, ma chère adorée, interrompit M. Thiaucourt, avec une violence indignée, te tromper toi qui remplis toute ma vie, qui es mon unique pensée, mon unique rêve, qui me rends heureux et triste au gré de ton sourire, que j’aime par-dessus tout, parce que tu es la plus jolie et la meilleure ! Te tromper ! Mais comment de tels soupçons ont-ils pu attrister seulement une seconde ton