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DEUX AMIES

de sa maison silencieuse où flamberaient des feux clairs de bûches au fond des cheminées, où elle se coucherait après son dîner — autant pour dormir que pour rêver des chers absents.

Déçue de ce côté comme elle l’avait été de l’autre, lasse enfin de s’entêter dans une lutte infructueuse dont les résultats l’accablaient, Mme de Tillenay chercha des distractions avec une sorte d’emportement.

Mais ni M. de Grenier, avec lequel elle parcourut toutes les étapes de l’amour sans rien lui refuser, sans rien omettre, désireuse de comparer les sensations que procure un amant jeune et robuste aux grandes joies déjà goûtées en des étreintes féminines moins brutales et moins courtes ; ni la baronne de Millemont, qu’elle débaucha facilement à nouveau et qui se prêta à ses exigences voluptueuses, ne parvinrent à combler le vide insondable de son cœur, à lui faire oublier le couple qui la bravait.

Et sa jalousie fut au paroxysme lorsque, à la gaieté triomphante, aux regards luisants, aux