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DEUX AMIES

tait ces résistances, ces ennuis sans rebrousser chemin, sans chercher ailleurs comme autrefois des consolations faciles. Et elle ne daignait même plus regarder ses premières amies, elle bâillait et se levait quand elle se trouvait avec Mme de Millemont ou avec Jeanne, rayées du programme comme des infirmes ou des laiderons.

Alors Jeanne compta sur la vertu infrangible de Mme Thiaucourt pour harasser Eva et leur ramener enfin la coureuse guérie et repentante. Elle souhaita le retour du mari, elle lui écrivit même en cachette des lettres aimables qui l’exhortaient à rejoindre sa femme.

Mais tout se retournait contre elle d’une façon dérisoire.

La cousine Eudoxie qu’elle comblait de prévenances hypocrites, qu’elle dorlotait comme une fille affectueuse dorloterait sa mère, qu’elle accompagnait aux offices et à laquelle elle demandait continuellement des conseils, flattant ses manies de vieille, ne répondait qu’à demi à ces avances nombreuses et comme avec une