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LES PARISIENNES

mots accoutumés que les autres ne comprennent pas et qui sont comme des baisers cachés. Elle affectait d’être triste, impatiente de le reprendre et le suppliait de ne pas attendre la date d’abord fixée, de revenir tout de suite, aussi promptement qu’il le pourrait. Elle eût tout entrepris pour le décider, pour le sentir près d’elle et s’appuyer sur son bras.

Sa présence seule changerait le cours des idées malsaines qui l’aiguillonnaient, lui rendrait son énergie, l’armerait contre les assauts dont elle avait encore à craindre la secousse affolée.

Et elle lui disait comme en un billet de lune de miel :

« Je t’attends avec une impatience morose qui me fait compter les jours et les heures. Ce n’est pas bien de délaisser à ce point une pauvre petite femme qui a tant d’envie d’être adorée.

« Tu vas revenir, n’est-ce pas ? et nous ne nous séparerons plus jamais.

« J’ai si froid toute seule dans mon grand