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IV

C’était maintenant une véritable obsession qui pesait sur l’esprit de Mme Thiaucourt et la forçait quand même à ne penser qu’à son amie nouvelle, à ne plus voir qu’elle dans la vie. Même aux heures intimes où la jeune fille n’était pas auprès d’elle, Luce entendait prononcer son nom, la retrouvait dans l’idéalisation de l’absence, charmante et si affectueuse, si gaie. Quand en effet elle se réveillait, le matin, encore lasse et un peu endormie et qu’on lui apportait l’enfant dans son lit, celui-ci réclamait aussitôt Mlle Moïnoff, confondait souvent le nom de sa mère et celui d’Eva et pelotonné sous les couvertures exprimait naïvement son affection pour celle qu’il appelait aussi :