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LES PARISIENNES

on évitait avec soin les fâcheux, et, grâce à l’entrain cavalier de Jeanne, au choix de ses amies, les invités ne s’ennuyaient pas un jour et regrettaient à la fin de quitter leurs hôtes charmants d’une saison.

C’étaient tout le temps des promenades en mail aux environs, des déjeuners joyeux sur l’herbe, des comédies improvisées qu’on jouait avec un paravent et deux fauteuils pour décor, des tours de valse aux bougies, des parties de cache-cache où il était presque impossible de découvrir les couples qui s’en allaient se blottir soit dans les meules de foin des granges, soit dans les profondeurs feuillues du parc.

Ce qu’il se volait de baisers, ce qu’il s’ébauchait d’intrigues, ce qu’il se chuchotait de folies et de promesses durant ces semaines d’automne eût été bien malaisé à noter.

L’arrière-saison d’ailleurs se faisait la complice des chercheurs de fruits défendus avec ses journées molles et énervantes, ses parfums qui ont on ne sait quelle excitation irrésistible, ses crépuscules bleus qui convient à s’attarder ensemble dans les allées où les