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LES PARISIENNES

ministre. Les vieilles tapisseries de Flandre qui couvraient les murs, les hauts plafonds à poutrelles peintes, les cheminées monumentales avec leurs landiers en fer forgé, les lits à colonnes, les fenêtres aux petits carreaux cerclés de plomb, donnaient l’illusion d’une autre époque.

Mais la note moderne reparaissait dans l’ancienne salle des gardes transformée, métamorphosée, fanfreluchée de petits bouts d’étoffes disparates, de meubles bas, — ces meubles d’aujourd’hui si bien compris pour les hasards des flirtations où l’on se rapproche, où l’on se prend les mains, où, si souvent, les lèvres finissent par se rencontrer, — de jardinières japonaises emplies de plantes vertes et de fleurs des champs, de paravents peints d’oiseaux et de paysages fabuleux qui formaient des sortes de petits boudoirs où l’on était mieux pour bavarder.

Elle donnait sur le jardin par de grandes portes-fenêtres toujours ouvertes quand il faisait beau et laissant pénétrer l’odeur musquée des roses dans le vaste hall.