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DEUX AMIES

ou la fuite des biches attirées par la fraîcheur du vivier et s’égaillant, peureuses, au moindre son.

Ce parc était rempli de coins cachés, de retraites obscures pareilles aux stations d’un chemin d’amour. Bancs de pierre noyés dans les rosiers grimpants, grottes de rocaille que fermait un rideau odorant de clématites, cabanes aux toitures de chaume, labyrinthes compliqués qui mènent on ne sait où.

On se serait cru à Trianon mais dans un Trianon moins ratissé, moins peigné que l’adorable jardin de Marie-Antoinette. La nature s’en donnait là-dedans comme une belle fille lâchée aux champs. On aurait pu se perdre dans les détours de cet immense domaine où seulement de-ci, de-là, par des trouées vertes apparaissaient la houle des blés, les collines prochaines, les villages mettant des taches blanches à l’horizon.

L’intérieur du château avait gardé son aspect premier comme s’il eût été encore la résidence favorite du duc de Trèflecourt qui était grand veneur du roi Louis XIII et adulé à l’égal d’un