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LES PARISIENNES

nouvelle. Ils avaient tort de se claustrer dans leur bonheur.

Ils ne s’aimeraient que mieux après avoir regardé par-dessus le mur des autres. Puis, ils n’étaient pas polis, en jetant ainsi au panier les invitations de Mme de Tillenay, en leur répondant par des refus sans motif.

Et très forte, comme toutes les femmes qui ont un désir en tête, elle obtint de son mari tout ce qu’elle voulût avec quelques baisers et l’obligea à écrire sous sa dictée une lettre charmante à son cousin Stanislas.

Ils dînèrent le jeudi suivant chez les Tillenay. Jeanne avait prévenu la jeune femme d’arriver de bonne heure, surtout sans toilette. Elle n’aurait qu’une ou deux amies de pension et un vieux parent de son mari. Malgré cela Mme Thiaucourt mit une coquetterie de débutante à s’habiller.

C’était en juin. Il commençait à faire chaud.

Elle choisit une robe d’une simplesse adorable. Toute légère, en foulard, avec sur le tissu des grappes de fraises roses et vertes entourées de leurs collerettes de feuilles, qui