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LES PARISIENNES

phalènes et l’odeur musquée des belles de nuit qui se rouvrent, — quand assise à sa porte, dans une immobilité recueillie, elle ruminait tout cela malgré elle, de grosses larmes sillonnaient ses joues. Le vide de son existence manquée l’endolorissait. Elle ne pouvait se résigner à n’être qu’une parente riche dont les héritiers guettent la fortune et escomptent avidement la mort.

Ses héritiers. La cousine Eudoxie avait posé leurs photographies des deux côtés de la glace de sa chambre et elle les époussetait soigneusement, avec une pointe secrète de malice. Mais à ce grand dadais de Stanislas, à cette « désossée » de Jeanne, comme elle disait en son rude parler provincial, la vieille fille préférait ses autres cousins, les Thiaucourt.

Mme de Tillenay n’était venue qu’une fois — quelques heures — et son bagout d’étourdie, ses bâillements à peine dissimulés, le sans-gêne de sa tenue et de ses réponses, avaient produit une impression déplorable sur l’esprit de la cousine.

— Ce pauvre Stanislas en verra de grises